À propos de l’incident qui s’est produit hier à l’aéroport de Ndjili, interdisant au cardinal Fridolin Ambongo d’accéder au salon d’honneur de l’aéroport international, nos états d’âme ne suffisent point pour prendre parti pour ou contre. Pour un meilleur vivre ensemble commun, il importe de nous référer à ce qu’en disent les textes juridiques congolais.
Depuis le Deuxième République jusqu’à ce jour, les textes juridiques qui régissent le Protocole d’Etat en RDC reconnaissent aux évêques catholiques le statut d’honneur avec rang de ministre et, à ce titre, les évêques bénéficient du droit d’avoir accès au salon VIP avant d’embarquer dans l’avion ou à leur descente. Quant à ce qui regarde particulièrement le cardinal, il existe un autre détail très important. En tant que cardinal, en effet, il est automatiquement le conseiller direct du pape et détenteur du passeport diplomatique du Vatican qui lui confère un statut diplomatique particulier.
Lui donner accès au salon d’honneur n’est point une faveur que l’état congolais lui octroierait. C’est un DROIT régi par la Convention de Vienne. Aller à l’encontre de cette disposition proclamerait ipso facto la défaite du droit en RD Congo et le triomphe de l’arbitraire. Et c’est l’image même de notre pays qui en pâtirait sur le devant de la scène internationale… Ressaisissons-nous! En ce moment où notre pays est confronté à de grands défis sécuritaires et politiques, nous avons besoin de cheminer dans la “régularité”, de rester unis pour faire bloc contre l’ennemi.
Abbé Germain Nzinga