Politique/proposition d’un dialogue pour la cohésion sans partage du pouvoir : une supercherie déjà vécue ! (Une analyse de Molière Malanga Mwana Mankanza)

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Solliciter des échanges politiques entre congolais afin de retrouver la cohésion nationale, tout en prétendant que lesdits échanges ne vont pas déboucher sur le partage du pouvoir, est une supercherie qu’on ne peut faire gober qu’à des fanatiques, amnésiques et ignorants.

En effet, admettons que ces échanges ne viseraient qu’à retrouver la cohésion nationale afin de faire face à l’agression à laquelle notre pays fait face, quelle garantie, les opposants et tenants de cette thèse (dialogue sans partage du pouvoir) qui prendraient part à ces assises auront-ils de la part de ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui que les résolutions qu’ils auront adoptées seront fidèlement appliquées ?Au Congo, depuis un certain temps, il est une pratique qui veut que lorsque le pouvoir en place, sur son initiative ou sur demande de l’opposition et/ou de la société civile, se retrouve autour d’une table avec ces dernières pour échanger afin de trouver des réponses aux questions cruciales de l’État, qu’à l’issue de ces assises le gouvernement en place soit restructuré afin d’y incorporer certains membres de l’opposition et de la société civile, comme ça été le cas pour le Gouvernement Matata 2 dit « Gouvernement de cohésion nationale » en 2014 dont le remaniement avait été motivé par l’entrée de certains membres de l’opposition dont Thomas Luhaka, Omer Egwake, M. Bongongo, O. Kamitatu, M. Bahati, Mboso, Germain Kambinga, à l’issue des « Concertations Nationales »; ou carrément soit changé comme on l’avait connu en Novembre 2016 (dialogue de la Cité de l’OUA, sous l’égide d’Edem Kodjo) et en Mai 2017 (Dialogue de la CENCO), respectivement avec le Gouvernement Samy Badibanga au sein duquel on pouvait retrouver des opposants comme José Makila, P. Kangudia, JL. Bussa, P. Mayombr, S. Mbikayi, Bitakwira, Ruberwa, Olly Ilunga, Basile Olongo, etc., et le Gouvernement Bruno Tshibala au sein duquel d’autres opposants dont S. Lisanga Bonganga, E. Okundji etc. avaient fait leur entrée.

S’agissant de Martin Fayulu qui a été le premier à lancer cet appel parmi les opposants, il convient de rappeler que depuis son virage à 180° degré, virage ayant consisté à prendre part à la dernière élection présidentielle, lui qui avait boycotté ce processus en refusant de déposer les listes de ses candidats à d’autres niveaux d’élections, et considérant l’adoucissement de son discours réputé très sévère envers le régime en place et surtout le Président de la République pour qui il multipliait des qualificatifs dénigrants, tout analyste politique averti et sérieux lit dans l’attitude et surtout le mode opératoire du président de l’Écidé les signes d’un rapprochement avec le pouvoir, rapprochement dont se sert ce dernier pour solliciter et obtenir du peuple souverain le changement de la Loi Fondamentale, ce qui remettrait le compteur des mandats du Président de la République à zéro, tout en lui ouvrant la voie royale vers d’autres mandats présidentiels à la tête du pays. Comme dit-on il n’y a rien pour rien en politique, il va sans dire qu’en acceptant d’accomplir cette mission à haut risque, l’ex « Président élu Mais non élu » le fairait en échange de promesses de voir son buste au Jardin des 1ers ministres, après celui de la 1ère Ministre Judith Tuluka.  Et comme si l’histoire ne faisait que se répéter, les concertations nationales qui avaient donné naissance au gouvernement Matata 2, au lendemain du début du 2ème et dernier mandat de Joseph Kabila, avaient été prétendument motivées par les mêmes raisons que les échanges voulus, presque dans les mêmes circonstances de temps, par une frange de la classe politique, à savoir « La recherche de la cohésion nationale », ce qui avait valu au gouvernement précité le nom du « Gouvernement de cohésion « .

Il en est de même de la position de boycott à ces éventuels échanges exprimée par certains acteurs politiques et de la société civile dont Ensemble de Moïse Katumbi, position que Fayulu juge être motivée par un conflit privé avec Félix Tshisekedi, oubliant qu’en 2016, il avait, lui aussi, boycotté le dialogue de la Cité de l’OUA sous l’égide du togolais Edem Kodjo, dialogue qu’il avait, par ailleurs, qualifié de « Monologue » ou d’un « Dialogue des amis et alliés de Kabila ».Nous basant sur les cas évoqués ci-dessus, le primaturable et potentiel successeur de Mme Judith Tuluka à la primature Martin Fayulu peut-il nous rassurer que l’issue de son initiative va faire exception à la règle du « Partage du gâteau » après les échanges entre pouvoir, opposition et société civile en RDC ?À ceux qui penseraient que notre analyse relève d’un simple procès d’intention, nous nous faisons le devoir patriotique de rappeler qu’en date du 28 Août dernier, le VPM et Ministre de l’Intérieur, l’Udps Jacqmain Shabani avait répondu positivement à la lettre d’une structure de la société civile qui avait demandé l’autorisation « d’affichage des calicots pour la sensibilisation de la population sur la proposition du référendum d’initiative populaire pour la révision constitutionnelle ».

 Comme par hasard, d’un côté, les politiques proposent un dialogue pour retrouver la cohésion nationale, et de l’autre côté, la société civile sensibilise pour la révision constitutionnelle, s’agit-il d’une simple coïncidence ou, comme je le pense, il s’agit d’une stratégie savamment montée par le régime en utilisant les politiques et les acteurs de la société civile pour obtenir légitimement ce dont il a besoin, notamment la révision ou le changement de la constitution afin de rester le plus longtemps possible au pouvoir.Qu’il s’agisse d’une simple coïncidence ou de la volonté de leurs auteurs de s’exprimer au même moment, ce qui est évident est que, si jamais ce dialogue doit avoir lieu, la question de toucher à la Loi Fondamentale sera débattue, et compte tenu de la configuration politique actuelle, depuis l’avènement de l’Union Sacrée de la Nation, à cela, ajouter le fait que certaines formations politiques de l’opposition et certaines structures de la société civile n’y prendront pas part, tout porte à croire que si cette question doit passer aux voix, l’écrasante majorité des participants vont voter pour.

Wait and see!

Molière Malanga Mwana Mankanza

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