RDC : une année après sa mise en place, l’Office National de Pêche et Aquaculture (ONPA) se retrouve encore dans la rue, sans moyens de fonctionnement

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Depuis son accession à la magistrature suprême, le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo est préoccupé par la problématique d’assurer à ses compatriotes la sécurité et l’autosuffisance alimentaires, à travers notamment la relance des secteurs de la pêche et de l’aquaculture. C’est ainsi que le 07 mars 2021, lors du lancement d’un projet en faveur des pêcheurs de la cité kinoise de Kinkole, le Chef de l’État congolais s’était félicité « d’avoir la clé pour résoudre les problemes alimentaires des congolais ». D’où son initiative de mise en place de l’Office National de la Pêche et d’Aquaculture (ONPA), créé en 2022 par un décret du Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde. Et une année après, le staff dirigeant de l’ONPA était nommé par ordonnance présidentielle, le 08 juillet 2023 et notifié le 26 juillet de la même année par le ministre de tutelle de l’époque, Adrien Bokele Djema.

Malheureusement, une année après leur entrée en fonction, les mandataires de l’ONPA n’ont toujours pas de bureaux où travailler et n’ont reçu  ni rémunérations ni frais d’installation et de fonctionnement. Conséquence, cet important outil technique sur lequel le Président Félix-Antoine Tshisekedi comptait pour nourrir la population congolaise avec les poissons frais, de bonne qualité, n’est toujours pas fonctionnel, faute des moyens de sa politique qui devrait provenir notamment de l’État propriétaire.

Et pour cause, l’ONPA n’a pas été aligné dans le budget de l’État 2024. Et le premier doigt accusateur a été pointé vers l’ancien ministre de tutelle, Adrien Bokele Djema, qui a tout fait pour étouffer dans l’œuf une structure dont il a pourtant contribué à la mise en place (pour rappel, c’est bel et bien lui qui avait présenté et défendu, en conseil des ministres, le projet de décret portant création, organisation et  fonctionnement de l’ONPA). Cela en maintenant un autre service relevant du Secrétariat général de la Pêche et Élevage, à savoir, le Service National de Développement de la Pêche et Aquaculture (SENADEPA), ayant les mêmes attributions que l’ONPA.

« L’ombre de l’ancien ministre de tutelle, Adrien Bokele Djema,  est encore là, à travers Madame la Secrétaire Générale à la Pêche et Élevage, Pascaline Mbangu, qui était de connivence avec ce dernier et ensemble ils ont goûté au miel et tiennent à la préservation de leurs intérêts au sein du Service National de Pêche et Aquaculture (SENADEPA), qui est un service spécialisé, créé par arrêté ministériel, qui continue à exercer les attributions revenant à l’ONPA. Et pourtant, le SENADEPA aurait dû disparaître au profit de l’ONPA, mis en place par un décret du Premier ministre et dont les animateurs ont été désignés par ordonnance présidentielle.

Et si l’ancien Ministre de la Pêche et Élevage, Adrien Bokele, avait bloqué le fonctionnement de l’ONPA, c’est parce qu’il savait pertinemment bien que l’existence de l’ONPA allait nuire à ses propres intérêts au niveau de la tutelle. C’est pour cela qu’il a maintenu le SENADEPA, qui dépend directement du Secrétariat général de la pêche et Élevage, afin de continuer à bénéficier de la manne financière alloué à ce service », a révélé une source au sein du Secrétariat général de la Pêche et Élevage.

Pour notre source, la voie de sortie pour mettre enfin l’ONPA sur les rails consiste notamment à obtenir la signature par l’autorité de tutelle d’un arrêté supprimant purement et simplement la SENADEPA.

« L’équipe dirigeante de l’ONPA doit mener des démarches pour obtenir la suppression du SENADEPA par un autre arrêté ministériel. Et pour y arriver, un plaidoyer doit être mené au niveau de la Présidence de la République, particulièrement auprès du service de suivi des projets du Chef de l’État. Cela afin d’obtenir le respect et l’application effective du décret créant l’ONPA ainsi que l’ordonnance présidentielle désignant ses mandataires, les deux textes qui sont censés avoir  abrogés toutes les dispositions antérieures et contraires, en l’occurrence, l’arrêté ministériel ayant mis en place le SENADEPA », a expliqué un analyste qui a requis l’anonymat.

Il faut donc espérer que l’actuel ministre de la Pêche et Élevage, Jean-Pierre Tshimanga Bwana, va se démarquer de la gouvernance de son prédécesseur et faciliter enfin la mise en œuvre effective vue de cette initiative du Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui fait de la pêche et de l’aquaculture, les piliers de la relance de l’économie nationale. La disparition du SENADEPA permettra ainsi à l’ONPA d’accomplir la mission essentielle lui confiée par le Gouvernement de la République, celle d’être « un outil d’intervention dans le système de production, de transformation, de conservation et de commercialisation des produits de pêche et d’aquaculture mais aussi d’encadrement des acteurs de ces deux secteurs ».

Car, il est anormal qu’une structure mise en place à l’initiative du Chef de l’État, pour le bien-être de la population congolaise soit toujours dans la rue, sans bureaux où ses animateurs peuvent travailler normalement et la conduire à port. Et surtout que les mandataires de l’ONPA ont la volonté d’accomplir loyalement et fidèlement les fonctions leur confiées par le premier citoyen congolais.

JRM

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