Radioscopie de la situation politico-sécuritaire de l’heure en RDC : (Une Tribune de Me Pathy-Joseph Lendo)

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Après avoir observé la situation militaire qui prévaut à l’Est de la République Démocratique du Congo, le méritocrate Lendo s’indigne de tous les bruits qui lui proviennent du front et cherche à comprendre qui fait quoi dans la chaîne de commandement face aux incursions répétitives de nos ennemi, car l’agression dont il est question, loin d’être une habitude ou un fait de société, mérite autant d’années après une thérapie peu ordinaire ,entraînant conséquemment une remise en cause sévère de tous les axes opérationnels dans notre chaîne de défense.

Loin s’en faut, la vie de nos frères et sœurs ne peut pas être sempiternellement vouée à l’errance inhumaine, mieux infrahumaine. Que de morts atroces, d’atrocités si cruelles, cette aventure belliqueuse ne fait elle pas subir aux nôtres ! Des images réelles de cette partie du pays imposent ce jour à chacun d’entre nous, si nous sommes sincères et si nous aimons tous ce pays, notre héritage commun des aïeux, un arrêt de conscience, mieux une interpellation gratuite…

Que devons-nous faire ?

En faire une simple affaire des militaires et de ceux qui en subissent les effets dévastateurs serait méchant de notre part. Le confiner dans le seul carcan des institutions établies serait faire montre d’une naïveté citoyenne du reste coupable. Il faut qu’à ce jour, chacun se fasse victime de cette barbarie outrageante et s’engage aux côtés des autres pour se liguer contre la perpétuation amusante de ce calvaire collectif.

Disons-nous, quel serait le péché de nos compatriotes kivutiens pour être condamnés, 30 ans après, à l’humiliation rétrograde ? Oui, la richesse du sol du kivu, en général, leur attire malheur et convoitise, dirions-nous! Mais les paradigmes de la simple géographie économique indiquent que le sol congolais est béni de partout: de l’Est à l’Ouest et du Nord au Sud.

Par ailleurs, le bois de Mayumbe, de l’Equateur et du Bandundu, le diamant du Kasai et de Bandundu, le pétrole du Kongo central et de Bandundu, les minerais du Katanga, l’eau du fleuve, le courant d’Inga…sont autant des pièces prisées par les puissances économiques humanoïdes du monde. Ces puissances ne reculent devant rien et occasionnent la faiblesse institutionnelle des États-proie. Elles n’hésitent devant rien, si seulement la responsabilité patriotique de l’élite gouvernante, le patriotisme du peuple et la prise de conscience effective de chaque Etat-proie de sa vraie nature par rapport à ses richesses…

Le grand stratagème passe par la fabrication de leurs alliés dans les institutions, qui se retrouvent dans des portefeuilles publics, tout en étant à la solde des prédateurs internationaux. Ils épient nos Chefs d’Etat dont la moindre résistance les expose au chantage, si pas à l’élimination. A cet effet, combien des coups d’Etat et des rébellions ne sont-ils pas l’œuvre de ces donneurs de leçon à l’échelle planétaire ? Ce faisant, le Congo doit se mirer sans aucun état d’âme, ni complaisance, avant de s’affranchir de ce prisme cornélien. Faut-il faire de ce qui se passe à l’Est du pays une réalité accoutumée ( ça a toujours été ainsi …) ou se mesurer par rapport au défi et proposer une alternative solutionnelle cohérente ?

Et à la lumière de ce brin de lumière sur les richesses nationales arrosant tout le territoire, chaque peuple par province doit faire sien ce combat de l’Est, car ne dit-on pas que le mal comme l’envie prédatrice sont très contagieux ? Qui ne dit pas que demain ce serait l’agression du Kongo central, à cause de la main basse des humanoïdes sur sa nappe pétrolifère ? Et que l’Equateur en risque gros pour et par sa forêt ?

Ce questionnement nous ramène à la couverture défensive de nos frontières. En effet, le territoire de Luozi, qui partage un long terrain frontalier pédestre avec le Congo-Brazzaville, est dégarni totalement, la base militaire de Kitona est dans quel état ? La porte maritime de Bula-mbemba vers l’embouchure dispose de quelle flotte de la marine, autant le fleuve Congo, le long de Maluku jusque vers l’Equateur ou Kisangani ? Le site stratégique du camp CETA, pour l’encadrement, l’entraînement et le logement de nos parachutistes fait l’objet de lotissement au grand dam du Gouvernement de la République dont les différents ministres des Affaires foncières n’ont jamais été inquiétés.

Il en est de même des champs de tir du camp Tshatshi, du camp Badiadingi, du camp PM à Mitendi, le parage du camp historique en plein cœur de la capitale qui sont spoliés par les dignitaires des différents régimes, sans procès, ni remontrance. Et cette spoliation des sites militaires stratégiques, pour un pays en proie à la convoitise, est toujours encadrée ou sécurisée par les mêmes agents dits de la défense nationale ou de l’ordre public. Mais jusques à quand l’inconscience prendra en otage la vocation magnificence de toute une nation ? Et cela se généralise à travers le pays profond. Et cet état de chose fait dire à un ami personnel occidental que « le plus gros défaut du Congo-Kinshasa, c’est que l’Etat est orphelin de tous ses dignes fils, au point qu’il ne reste qu’avec des fils et filles inconscients, qui n’ont que leurs funestes intérêts particuliers en vue ».

Et pourtant, la chaîne de défense opérationnelle, sous Mobutu, était triangulaire.

En effet, nous eûmes trois brigades pour la surveillance et la défense du territoire national, toutes tenues par des braves colonels: – La 41ème brigade commandos-choc basé à Kisangani, avec le centre de Rumangabo (ayant bénéficié à un certain moment de l’encadrement des instructeurs chinois), pour arroser tout l’Est du pays et une partie du centre. Il était placé sous le commandement du feu Colonel Félix Budja Mabe ( un proche à moi) ; – La 2ème Brigade basée à Lubumbashi, pour le Sud du pays (pour répondre aux incursions des ex-gendarmes katangais avec Mbumb Bathanael). Cette Brigade était commandée par le Colonel Nsau, mort après la guerre de l’AFDL ; – Et la 31ème Brigade de para-commandos basée au camp CETA, dans la capitale ( encastrée par des instructeurs français) et commandée par le feu Colonel Mokasso (mort à Masina), pour la protection des institutions dans la capitale et également de la partie Ouest du pays ; – La Brigade blindée de Mbanza Ngungu, sous le généralissime Somao, pour servir de soupape de sécurité contre une éventuelle invasion du pays par le Kongo central ( Lufu, Kimpangu , Ango-ango, Bas-fleuve, …, et c’est l’Angola qui était visé). Mais aujourd’hui, combien des structures s’entrechoquent rien qu’au Nord-Kivu, et avec quel résultat, 30 ans après ? Oui, il y a une impérieuse nécessité d’auditer la ligne défensive et de l’assainir avec un commandement militaire clairvoyant… Je me souviens d’un télex du Chef EMG d’une certaine époque faisant du gouverneur militaire le pivot dans le commandement des opérations, et gérer en même temps la juteuse administration territoriale du Nord-Kivu. Bon ! Nous devons concéder à chacun son domaine de prédilection, mais personne ne peut me dénier mon droit à la citoyenneté éclairée de mon pays, de ma patrie que j’aime tant et ce, de manière désintéressée. En clair, la refonte structurelle et le redéploiement en ressources humaines militaires s’imposent, sous réserve des résultats de l’audit recommandé par des textes plus expertes en la matière. Hormis la question de la stratégie militaire, cette situation de l’Est de la RDC emporte quelques points connexes. A cet effet, la mise sur pied du prochain Gouvernement, le premier de la seconde mandature du Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, doit renfermer aussi une réponse idoine dans la résorption de l’équation de l’Est. Sans trop de détours, les ministres par habitude de et au nom de l’Est, chefs de regroupements politiques soient-ils, au sein de la majorité parlementaire, doivent accepter sportivement, patriotisme compétitif oblige, de ne plus se retrouver au Gouvernement. Il convient de piocher, avec le concours de nos services d’intelligence, des nouvelles figures de l’Est pour représenter l’Est au sein du Gouvernement, tout en étant pro-pouvoir post-élection ou technocrates avérés. Ils doivent tout de même avoir de l’ancrage sociologique sûr dans leurs milieux respectifs d’origine ou territoires. Cependant, le choix des animateurs du Gouvernement central doit impérativement choquer certaines habitudes établies. C’est ici le lieu de saluer le choix d’une personne non emblématique comme informateur, et nous pensons que celui du Premier Ministre ne péchera pas contre cette logique, un inattendu pour nettoyer les écuries et casser certains maléfiques établis dans la gouvernance de mon pays. Émotion, état d’âme, copinerie ou camaraderie, partisannerie, clan, tribu, religion, amitié…de côté. Seule l’âme méritocratique doit guider et justifier tout choix à tous les niveaux (Exécutif, judiciaire, diplomatique, portefeuilles). Car cette rhétorique instituée par le plus malins pour se retrouver à tour de rôle de régimes : »avons voté pour…, grâce à nous…, portons la vision de… », doit céder la place au paradigme de la compétitivité éprouvée. 64 ans après, nous avons de raison de dire tous : » plus rien ne doit être comme avant ! ». Ainsi donc, je propose, à la place d’une autre gouvernance des composantes qui justifient, toute honte bue, qu’un président d’un parti x puisse fabriquer des groupuscules, comme propriétés privées, afin de prétendre à un quelconque poids politique, au prorata des ambitions portées. Autre chose, la pratique de n’avoir que des enfants, parents, copines, belle-famille au sein des cabinets doit être sévèrement proscrite par le magistrat suprême, avec le concours des services d’intelligence. Il est indiqué que la composition motivée de chaque cabinet puisse revêtir le sceau préalable, avis favorable, du Premier Ministre à venir, en réservant copie à l’AG de l’ANR. Aux grands maux, de grands remèdes, dit-on ! Car si on y prend garde, cette classe dirigeante, déjà étiquetée négativement dans le mental collectif et qui est aussi constipée, risque de faire rater à la patrie ses grandes promesses du renouveau. Et on ne peut plus rien attendre d’elle, du fait de son inféodation aux tares tant décriées de partout …

A titre d’exemple: 1. On fait porter aux joueurs des Léopards le brassard du deuil, rien que dans un match, alors qu’il n’y a pas deuil national au pays, et au match de classement, plus de brassars noirs sur les joueurs (Goma étant toujours dans le sang; une incohérence au sommet de notre Exécutif) ; 2. En décrétant d’autorité la suspension de la participation de la RDC aux activités de solidarité de la CAF, au moment où se poursuivait la CAN 2024, le Collège socio-culturel et le Ministre des sports avaient-ils pris soin de brosser à l’attention du Magistrat suprême les règles de la CAF-CAN, en revers d’une telle décision contre notre pays? Cela aurait pour conséquence de faire une déclaration en plein conseil mais à bon escient. 3. De ma petite expérience de citoyen du monde, je n’ai pas appris, ni vu de non sourds-muets recourir aux signes gestuels, sans légende à priori, pour s’exprimer. Encore, conventionnellement, rien ne laisse suinter une quelconque explication à ce geste.

Et pourquoi notre Gouvernement nous a rabaissés jusqu’à ce point ?

Aider le pays doit être la résultante d’une conjugaison juxta positionnelle des intelligences, car le monde se corse contre nous, et nous n’avons que notre génie intellectuel pour y faire face sous peine de nous faire prendre. La gouvernance doit être celle des talents, et non plus politiste, c’est-à-dire des composantes, avec une arithmétique asymétrique des poids que le plus malin savent bien s’en donner. Le Président de la République doit s’appuyer sur lui-même, après une retraite devant sa conscience et son miroir, pour lever les options directionnelles de ce second mandat qui me paraît à juste titre celui de grands défis. Autant son cabinet doit subir une purge en profondeur, dans une dynamique restrictive de son personnel, autant les ministres par habitude, les fameuses personnalités dites emblématiques à tort et dont les repères de leurs emblèmes ne sont que putatifs, et sans aucun impact louable dans les 64 ans d’indépendance de ce pays-géant qui continue à sombrer.

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