Du 12 au 15 Mai, la Guinée vibrera au rythme de la mode lors de la 10ème édition des Ciseaux d’or à Conakry. La rédaction d’I-plurielle.com est allée à la rencontre de la présidente de l’Association des Jeunes Stylistes de Guinée AJESGUI, madame Binta Bah, pour nous en dire davantage sur l’événement et nous parler de son parcours dans ce milieu. Lisez ci-dessus, l’intégralité de l’interview!
IP 1: Bonjour madame Binta Bah, pouvez-vous nous parler de la structure AJESGUI ainsi que votre rôle dans ladite structure?
BB: AJESGUI c’est l’association des jeunes stylistes de Guinée dont je suis la présidente. J’ai créé l’association avec un jeune styliste, Abdoulaye Fofana pour améliorer le secteur de la mode en Guinée, valoriser nos textiles et surtout pour découvrir les talents cachés et faire valoir le mode vestimentaire guinéen. Cette année nous célébrons les 10 années du concours national Ciseaux d’or, un concours organisé tous les ans pour encourager les jeunes talents afin d’avoir un espace d’échange, de communication pour eux pour rehausser leur chiffre d’affaires et améliorer leur condition de travail.
IP 2: A quoi doit-on s’attendre pour cette dixième édition des Ciseaux d’or de Guinée ?
BB: De belles surprises parce que déjà il y a dix pays invités à cette occasion et la Côte d’Ivoire est le pays invité d’honneur et c’est pour amener nos confrères de la sous-région pour dire aussi que la Guinée a fait un grand pas dans le secteur de la mode. Les inviter à découvrir nos valeurs, nos richesses culturelles, nos pagnes, la créativité de nos talents pour dire aussi que le stylisme guinéen existe et le mettre en valeur. C’est une invitation à tous les créateurs qui ne nous connaissent pas, ce sera une grande découverte, c’est une célébration de la mode africaine en général et guinéenne en particulier.
IP 3: Pourquoi avez-vous choisi : “La mode au service de l’écologie “ comme thème cette année?
BB: Parce que la problématique de l’assainissement; de l’environnement est très intense. Cela fait des années que nous cherchons des solutions sur comment gérer les déchets; les ordures pour que notre environnement soit sain. Je me suis dite qu’à cette dixième édition des Ciseaux d’or,on peut attirer l’attention de toute la population en lançant des messages de sensibilisation pour qu’on prenne soin de notre environnement. Il faut être bien habillé dans un environnement sain et propre.
IP 4: Quelles sont les difficultés rencontrées par les stylistes guinéens?
BB: En général, c’est le manque d’accompagnement, manque de soutien surtout financier et aussi le manque d’espace de communication; de vente pour leurs produits. Il faut qu’on crée des conditions pour organiser des festivals; des foires internationales pour permettre aux artistes créateurs de s’exprimer, de promouvoir leurs produits. Culturellement nous ne tenons pas vraiment compte du secteur de la mode en Guinée. Nous espérons qu’avec les nouvelles autorités, qu’il y aura un changement.
IP 4: En parlant des nouvelles autorités, cette dixième édition des Ciseaux d’or est sous le haut patronage du Ministère de la culture du tourisme et de l’artisanat, peut-on déjà dire qu’il y a d’ores et déjà un changement?
BB: Un pas a été fait, je dirai d’ailleurs un grand pas, depuis l’arrivée du nouveau Ministre nous bénéficions d’un appui institutionnel de tout le département. Ils sont à notre disposition, le Ministre à particulièrement félicité cette initiative et a mis à notre disposition toute son équipe pour le bon déroulement de cette dixième édition.
IP 5: Le monde de la mode étant particulièrement masculin, comment avez-vous pu vous y insérez? Parlez- nous de votre parcours.
BB: Moi, je suis passionnée de la mode depuis toute petite, avant la fin de mes études universitaires j’avais fait un constat; la Guinée était très absente dans les rencontres de la mode. Je suivais énormément d’émissions de mode et je ne retrouvais pas la Guinée. Et sur place, il y avait très peu d’évènements qui se déroulaient en cours m’avait beaucoup choqué, alors, j’ai pris la décision de faire bouger les choses d’où la création de l’AJESGUI, cofondé avec Abdoulaye Fofana. J’avais pris la décision de consacrer les dix années à venir à améliorer ce secteur tout en créant de l’emploi. À la fin de mes études, je ne me suis pas intéressée à la fonction publique, j’ai opté pour l’entrepreneuriat dans le domaine qui me tenait tant à cœur pour vivre de ma passion et contribuer en même temps à l’amélioration du secteur de la mode en Guinée.
Mme Binta Bah, je vous remercie!
Propos recueillis par: Fridely V. NKOUSSOU