Faute d’un cadre de travail approprié depuis sa mise en place, l’Office National de Pêche et Aquaculture (ONPA) n’avait d’autre choix que de tenir sa 5ème réunion extraordinaire du Conseil d’administration sous un manguier, à la résidence d’un administrateur, en cette journée du 24 juin 2025, dédiée au poisson ; journée autrefois célébrée avec faste en République Démocratique du Congo.
Présidée par la Présidente du Conseil d’Administration, Henriette Wamu Ataminia, cette réunion a été une opportunité pour les membres du Comité de gestion de cet établissement public de passer en revue les différents défis à relever afin de permettre le décollage, le fonctionnement ainsi que l’opérationnalisation de l’ONPA dont les activités sont au point mort à ce jour, deux ans après sa création. Une situation consécutive au manque de financement et des bureaux.
En dépit des multiples démarches entreprises, il n’y a toujours pas de suite favorable. C’est ce qui a amené la PCA, Henriette Wamu, de lancer cet appel à l’endroit des autorités gouvernementales, en marge de la commémoration, dans la méditation, de la journée nationale du poisson.

« C’est une journée spéciale pour l’Office National de Pêche et Aquaculture. Nous commémorons la 58ème journée nationale du poisson. Et vous voyez dans quel contexte nous passons cette journée. C’est vraiment anodin !
Aujourd’hui, nous avons décidé d’organiser une réunion extraordinaire du Conseil d’administration et commémoré en même temps cette journée nationale du poisson, comme vous le voyez, sous le manguier. Ça dit tout !, parce que l’Office National de Pêche et Aquaculture, qui existe, avec ses animateurs, depuis deux ans, n’a pas de bureaux. Nous sommes en train de siéger sous un manguier.
C’est pour lancer un cri d’alarme auprès de nos dirigeants, pour dire que l’ONPA n’est pas à l’aise et que nous ne pouvons pas nous réunir sous un manguier.
Nous n’avons pas des bureaux, nous n’avons pas encore reçu des frais de fonctionnement depuis deux ans. Nous n’avons pas non plus des primes ni de rémunération.
Donc, vous voyez dans quelle condition nous travaillons.
Malgré les recommandations du Président de la République, qui a demandé qu’on puisse nous mettre à l’aise, qu’on puisse nous doter des moyens de notre politique.

En même temps, la Première Ministre a également envoyé un document à la tutelle, et la tutelle ne se fatigue pas pour se battre pour l’ONPA », a indiqué Henriette Wamu Ataminia, qui dit constater, malheureusement,qu’il y a « des mains noires qui ne veulent pas voir l’existence de l’ONPA ».
Pour sa part, le Directeur Général Epicure Bohi Lokwa, a fait remarquer que le manque des crédits de fonctionnement ne permet pas à l’ONPA d’accomplir la mission lui assignée par son initiateur, le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, notamment celle d’inonder les marchés congolais en poissons frais produits localement.
« L’office National de Pêche et Aquaculture est un établissement public, créé par le Chef de l’État, avec une vision d’améliorer les conditions sociales des congolais par la production des poissons à commercialiser sur toute l’étendue du pays. Et, dans l’accompagnement de son travail, l’ONPA va également combattre le chômage, parce qu’il fera ce travail avec les compatriotes qui souffrent, qui triment, qui tournent les pouces.
Ce qui nous permet pas d’être à la hauteur de cette mission nous confiée par le Chef de l’État, c’est le manque de cadre de travail. Et le deuxième élément qui bloque le décollage, le démarrage de cet office, c’est le manque des crédits de fonctionnement.
Ça fait deux ans que cet office, qui est le projet social du Chef de l’État, traine dans la rue. Par conséquent, il pert automatiquement du crédit auprès des partenaires qui s’intéresse au secteur de la pêche.
Et un autre problème, n’ayant pas de crédits de fonctionnement, l’Office ne saura pas nourrir la population congolaise en poissons frais, comme le veut le Chef de l’État et ne saura pas non plus recruter les compatriotes qui sont en chômage, pour travailler avec lui et faire en sorte que les poissons deviennent une denrée alimentaire accessible à toutes les couches sociales. », a déploré le DG de l’Office National de Pêche et Aquaculture.
De leur côté, les pêcheurs congolais, basés à Kinkole, qui s’étaient réjouis de la mise en place de de l’ONPA, en 2023, par le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, ne jurent que par le démarrage effectif des activités de cet établissement public notamment de l’activité de la pêche en RDC.chargé omm suscité l’espoir des pêcheurs de Kinkole.
« Notre souci, c’est de voir l’ONPA démarrer ses activités, pour que le travail des pêcheurs soient valorisé. En principe, le ministère de la pêche devrait employer les pêcheurs comme le ministère de l’éducation donne du travail aux enseignants et celui de la défense emploie les soldats.
Moi, je suis un pêcheur de Kinkole, je me souviens de la promesse faite par le Président Félix Tshisekedi, le 07 mars 202, pour la relance de l’Office National de la Pêche. Nous attendons à bras ouverts la relance des activités de l’ONPA, pour que les pêcheurs soient dotés des moyens conséquents pour faire leur travail. », a plaidé un représentant des pêcheurs de Kinkole, présent lors de cette rencontre des membres du staff dirigeant de l’ONPA, organisée en marge de la commémoration de la journée nationale du poisson.
Notons enfin que le comité de gestion de l’ONPA dit continuer de compter sur l’implication personnelle du Président de la République à qui il renouvelle sa confiance, pour que cette structure de l’État congolais ait les moyens nécessaires lui permettant de fonctionner normalement, afin d’atteindre ses objectifs, notamment l’approvisionnement en intrants, matériels et équipements pour la pêche et l’aquaculture, la collecte et distribution des produits halieutiques à travers le territoire national, la mise en place d’infrastructures spécialisées pour soutenir la production locale, la contribution à une meilleure transformation et conservation des produits pour garantir leur qualité, l’organisation de la commercialisation et de l’accès aux marchés.
Des missions qui font de l’ONPA un pilier stratégique dans la sécurité alimentaire nationale, comme le veut le Chef de l’État et le Gouvernement de la République.
JR MOKOLO