La députée nationale Christelle Vuanga Mukongo accuse le bureau de l’Assemblée nationale d’avoir bloqué sa proposition de loi sur la drépanocytose, déposée en 2022, au profit de celle sur la même thématique déposée récemment par un élu de la majorité et déjà alignée pour être examinée.
L’élu de la Funa accuse le bureau de la chambre basse du Parlement de clientélisme et favoritisme.Face à ces graves accusations portées contre le bureau de l’Assemblée nationale par un élu du peuple, notre rédaction a interrogé un membre de la Cellule de Communication de l’Assemblée nationale, qui a fait la mise au point ci-après : »Contrairement aux propos de la députée nationale Christelle Vuanga, le Bureau de l’Assemblée nationale ne peut pas faire preuve de clientélisme ou favoriser un député à cause de son obédience politique.
Pour rappel, la proposition de loi de Madame Christelle Vuanga a été déposée en 2022, sous la législature passée et nous sommes aujourd’hui, sous une nouvelle législature.
Donc, son texte est caduc et n’existe plus. Étant une députée expérimentée, qui a à diriger pendant longtemps plusieurs commissions permanentes, elle aurait dû savoir que, lorsqu’on a initié une proposition de loi sous la législature passée (2018-2023), et qu’elle n’était pas arrivée au bout de la procédure, tout tombe, tout le compteur est remis à zéro. Et si elle tenait à ce que son texte soit reconduit sous la législature en cours, elle aurait dû reprendre la procédure à zéro. Ce que Madame Vuanga n’a pas fait.
Et ce n’est pas la faute du Bureau », a-t-il expliqué. Tout en précisant que l’honorable Christelle Vuanga est une députée non-inscrite et ne fait pas partie de l’opposition, notre interlocuteur a martelé que ce n’est nullement à cause de son appartenance politique que la proposition de loi de l’honorable Antoine Ntabala avait été retenue mais parce la procédure y afférente a été respectée.
« L’honorable Ntabala a introduit sa proposition de loi au bureau de l’Assemblée nationale, en mars 2025, et ce texte a suivi la procédure, c’est-à-dire le Président l’a reçue, l’a envoyée au bureau d’études, après le passage auprès du 1er Vice-président (qui est chargé des questions législatives), le bureau d’études a déclaré l’initiative recevable, et le bureau l’a envoyée au niveau de la Première Ministre, en date du 08 mai 2025. Et le Gouvernement avait 15 jours pour répondre, il ne l’a pas fait. Donc, le bureau a aligné cette proposition de loi, au regard de son importance sociale.
La question des enfants appelés « SS » préoccupe la nation et à tous les niveaux de la République, y compris au plus haut lieu de la Présidence de la République, où l’on est très regardant sur cette question des enfants drépanocytaires », a-t-il indiqué.A en croire notre source, la seule proposition de loi réceptionnée par le bureau de l’Assemblée nationale est celle initiée par l’honorable Ntabala et non celle caduque de Madame Vuanga initiée en 2022, sous une autre législature.
Sur le plan de fond, les récriminations de Madame Vuanga qui accuse le bureau d’avoir favorisé le plagiat de son initiative par l’honorable Ntabala ne tiennent pas non plus la route. Tenez, selon les experts du bureau d’études de l’Assemblée nationale, les deux lois, bien que traitant la même matière, ont des approches differentes.D’abord, au niveau des intitulés, l’honorable Ntabala parle de la lutte contre la drépanocytose alors que Madame Vuanga parlait de la protection des personnes vulnérables que sont les drépanocytaires.
Au niveau des fondements constitutionnels et au niveau de l’architecture, ce n’est pas aussi la même chose. Il en est de même au niveau des contenus (la proposition de Madame Vuanga compte 4 ou 8 dispositions tout simplement, alors que celle de Antoine Ntabala en a plus de 14).
Et au niveau des dispositions pénales, le texte de l’honorable Ntabala est mieux fourni, mieux structuré »Pour certains élus du peuple, plutôt que de continuer à répandre des accusations infondées contre le bureau de l’Assemblée nationale, qui n’a pas des a priori et travaille conformément au règlement intérieur et de l’intérêt général de la République, Christelle Vuanga ferait mieux de se rapprocher de son collègue, l’honorable Ntabala, et voire même de la Commission à laquelle la loi sera transmise, pour pouvoir contribuer, grâce à son expérience et à son engagement social, à l’adoption d’une loi beaucoup plus enrichie, cela pour l’intérêt des enfants et des familles de la République Démocratique du Congo.
JR MOKOLO