Tshopo/Prison centrale de Kisangani : les détenus menacés par la famine et l’absence de soins médicaux

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Les détenus de la prison centrale de Kisangani, dans la province de la Tshopo, font face à une crise  alimentaire aiguë et à un accès limité aux soins médicaux. César Mwimba, Directeur de cet établissement pénitentiaire, a alerté sur cette situation critique, lors d’un échange avec Mattheus Kanga Londimo, président de l’Assemblée provinciale de la Tshopo, le jeudi 4 avril.

Construite pour une capacité de 500 détenus, la prison centrale de Kisangani en compte aujourd’hui 1.350, selon les dernières données livrées par le Directeur de cette maison carcérale. Il faut noter cette surpopulation chronique  s’explique en partie par l’afflux des militaires ayant fui la guerre qui sévit dans l’Est du pays.

Cette situation est à la base des tensions parmi les détenus. La cohabitation entre civils et militaires commis à la garde de ce lieu de détention créé un mauvais climat social, exacerbé par la promiscuité :

« C’est la capacité d’accueil d’abord de la prison qui pose problème.  Elle a été construite pour 500 pensionnaires, mais aujourd’hui, elle en accueille plus de 1.300. La nourriture pose également problème. Ceci crée des tensions entre les détenus et les militaires qui ont leur propre philosophie en ce qui concerne les civils. Il y a toujours un mauvais climat ; le climat est tendu   au sein de la prison centrale» a déploré César Mwimba, le Directeur de prison.

Quant au Président de l’organe délibérant de la province de la Tshopo, Mattheus Kanga Londimo, il  a promis d’alerter les autorités compétentes, tandis que des initiatives locales des organisations caritatives, communautés et  religieuses pallient partiellement aux carences étatiques, la prise en charge des prisonniers étant assurée par le gouvernement congolais.

Contacté sur place, le président de la Société Civile Nationale Oeil Patriotique (SCN-OP), Evariste Bulamu, déplore les conditions dont sont confrontés les détenus et fait appel aux autorités afin d’y répondre le plus vite possible avant que le pire n’arrive.

Par ailleurs, la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), a lancé plusieurs appels, en juin dernier, pour une réhabilitation urgente de cette maison carcérale.

Jean Trésor Ntumba

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